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    Turania : Monde onirique

    elex38
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    Turania : Monde onirique Empty Turania : Monde onirique

    Message par elex38 Ven 23 Avr - 10:44

    Il y eut la musique, première de toutes les choses à parcourir le monde, ce fut un son clair venu de la terre lointaine dans les étoiles comme les mortels se plairaient à la nommer de nombreuses décennies plus tard. Il y eut d’abord les six, les Vanor, ces entités premières créatrices du monde, des arbres, des êtres, des montagnes, des lacs. Assises dans leurs trônes de pierre, siégeant dans le grand vide qui ne demandait qu’à être comblé.
    Ainsi, Tynios le “supérieur “ chanta les premières notes, formant la terre, la dessinant selon ses désirs, telle des danseuses, les montagnes se contorsionnaient pour obéir aux désirs de leur maître, jaillissant du sol comme des geysers, se modelant sous les notes claires de celui-ci. Puis quand le résultat lui parut assez satisfaisant, sa voix s’évanouit dans un murmure à peine audible pour les autres divinités alors Tookie “ l’esprit de l’eau“ se leva et prit la parole face à ses frères et sœurs.

    - Ô grand frère, voila une terre belle mais si vide, je ne peux imaginer ce monde sans des créatures pour la parcourir et la découvrir de fond en comble, dit Tookie.

    Il entonna alors une douce mélopée, et toutes les eaux de ce monde se mirent à frémir ensemble, les plus petits cours d’eau, les plus grandes mers, toutes réunies elles scintillèrent de vie. Des poissons de toutes tailles, de toutes sortes surgirent dans les profondeurs des abysses, se répandirent à travers les terres intérieures. Puis, dans une dernière poussée de puissance vocale et de notes cristallines, Tookie engendra les Karaks, des créatures aquatiques de deux mètres de haut, vivant évidemment près des littoraux mais respirant aussi l’air. Doté d’une peau épaisse, de longues pattes arrières, et de bras puissant destinés aux travaux les plus difficiles, de griffes avec des lames comme des rasoirs.

    Tookie, la mine satisfaite se rassit sur son siège, épuisé tout de même par cet effort de création qui lui avait fait pioché durement dans ses réserves.
    Alors sa sœur, la belle Phyra “esprit de l’air“ à son tour se mit debout pour offrir un cadeau à cette terre nouvelle.

    - Je vais offrir à ce monde l’air, nulle vie possible sans cet élément, le vent dans les arbres, soufflant dans les branches. Mais attention au courroux qui peut résulter de la détresse et de la colère du vent, proclama Phyra.

    Une nouvelle fois, une mélodie emplit le dôme de pierre, la terre s’anima alors, un vent frais balaya l’ensemble du nouveau monde, les eaux des mers frémirent sous la brise puissante, les oiseaux apparurent, se nichant dans les contreforts des montagnes. Ils devinrent les passagers des cieux, des passagers gouvernés par les seigneurs volants, les Pojuis, des créatures mi-homme, mi-oiseaux, vivant dans les sommets les plus hauts, à la vue perçante et à la vitesse redouté. Chasseur impitoyable mais pacifique dans l’âme, doué de la parole et avide de savoir.

    Alors Naugrim “l’esprit de la terre“, resta assis dans son siège, il leva les yeux quand sa sœur reprit sa place le plus tranquillement du monde, puis d’une voix rauque il commença à laisser sortir une musique grave mais non moins mélodieuse. Alors, les montagnes si lisses, sans prises, se fendirent, se creusèrent de multiples galeries souterraines. Apparurent alors les Nauzrim, ces êtres de petites tailles, robustes, avides, les mains puissantes, faites pour les travaux colossaux dans les profondeurs de la terre.

    - Voila mon dû pour la création, des petits êtres qui créeront le commerce et apprendront des autres tout en fournissant leurs savoirs, prononça à son tour Naugrim d’une voix caverneuse.

    A son tour Balrog “Esprit de feu“ se leva, puis dans un murmure qui devint une complainte il entama une chanson remplie de vitalité comme la lave jaillissant des fosses. Des volcans surgirent des entrailles, vomissant le feu, illuminant la terre encore dans l’obscurité. Des flammes surgirent les Uyiros, maniant le feu, vivant dans les déserts ou les profondeurs des volcans, habiles et puissants guerriers, mesurant deux mètres cinquante et maniant des fouets de flammes.

    Enfin, Haeres sortit du mutisme qui l’avait tenu en captivité, fier sur son trône de fer noirci, il lâcha des mots brefs, malsains, empli de haine, un son rempli de noirceur impossible à arrêter. Des nuages parsemèrent le ciel, le sol se fendit et des multitudes de créatures en surgirent avec de terribles desseins. Les Knurks surgirent des failles, des monstres immenses, agiles, puissants et destructeurs, les yeux vifs, empli de haine envers les autres races du monde.

    - Un cadeau du seigneur Haeres pour le nouveau monde, vie et mort sont indissociables comme le bonheur et la souffrance vont de pair. Vos créations amèneront la joie, les miennes seront une source de malheur, un équilibre parfait entre bien et mal.

    Les autres s’insurgèrent, mais aucun même Tynios n’avait le pouvoir de défaire ce qui avait été fait, la terre serait ainsi peuplé par des monstres autant que par des créatures plus bienfaisantes. Cependant, Haeres dans sa folle musique avait perverti de nombreuses choses fondées dans le bonheur, certaines des créatures déjà crées auraient le cœur noirci et le mal vivrait à égalité avec le bien. Cependant, Tynios n’avait pas fini de distribuer ses dons, et dans une musique éphémère, il fit la place aux humains, ces hommes et femmes mortels, soumis à la vieillesse, à la maladie, empreint de majesté, de force mais aussi de vice touché avant leur avènement par les paroles maudites du seigneur noir.
    Naugrim le plus prompt à la colère se leva, attrapant la hache qui ne le quittait jamais, bondissant sur ses pieds.

    - Fourbe !! Vil !!! Haeres tu n'es pas fait pour vivre parmi nous, tes pouvoirs n'amènent que des immondices, tu es né pour la destruction, hurla Naugrim campé sur ses pieds en faisant tourner sa hache.

    - Du calme mon frère, je n'ai guère choisi ce que je suis, c'est ma condition de créer le mal je ne peux aller à l'encontre de celle-ci. Baisse ton arme mon frère, notre bien-aimé Aîné n'acceptera pas que la violence franchisse ce dôme.

    - Mes frères, la querelle n'est pas chose permise dans ce lieu. Cependant, je conçois ta colère Naugrim, le monde que nous avions rêvé depuis de longues années a été sali. Cette terre connaitra la souffrance et la mort, mais peut-être qu'elle pourra alors en tirer une force inattendue.

    Peut-être Haeres en voulant causer la destruction sauvera t'il ce monde, c'est ce que je ressens en tout cas, dit Tanyos d’une voix calme.
    Une grande colère et haine naquit alors dans le cœur noir et pourri d'Haeres. Il n'imaginait guère que son action puisse guérir le monde à long terme. Pourtant, les propos de son frère Aîné n'étaient jamais mensonges et sa main glissa lentement jusqu'à son glaive. Il défourra sa lame et fondit sur Tanyos à une vitesse vertigineuse, mais le fer ne rencontra rien d'autre qu'une autre arme. Naugrim s'était lui aussi tenu aux aguets, et sa hache avait paré le coup. Balrog et Phyro se levèrent à leurs tours, des flammes et un tourbillon de vent exprimèrent leurs courroux envers leur frère. Seul Tookie n'avait pas bronché son regard se promenait sur les différents membres de sa famille, un léger sourire sur les lèvres, il était le seul à réellement connaître Haeres, il voyait en lui comme on voit le fond d'un bassin à travers une eau de cristal.
    Cela faisait longtemps qu'il avait vu le mal rongeait le cœur de son parent sans pouvoir agir à l'encontre de ce poison qui coulait dans les veines, un poison qui craignait-il pourrait être héréditaire.

    - Tu emmènes le mal à l'intérieur même de notre domaine, mon frère, tu ne mérites plus ta place parmi nous !! Les afflictions dont tu as doté le monde, tu ne les verras pas, s’exclama Balrog !

    - Frère, je te portais un amour sans bornes malgré tes actes abjectes. Aujourd'hui, je ne désire plus que tu puisses commettre tes actions malveillantes en toute impunité, dit Phyra de sa traditionnelle voix posée.

    Le silence se fit, Haeres fixa ses frères, sa sœur, son glaive toujours en main, un vilain rictus sur le visage. Ses yeux brillaient d'un éclat d'or diabolique. Il enleva la longue cape de ses larges épaules, rajusta sa cotte de mailles et proclama d'une voix solennel.

    -Ainsi voici venu un moment que j'attends depuis de longues décennies, Tanyos, accepte mon défi et affronte moi dans ce duel. Nous verrons alors qui de nous deux peux gouverner ce monde.

    - Je ne pense pas que tu es compris la signification de ce monde, aucun de nous ne le gouvernera, il sera indépendant et nous n'influeront pas dans son cours. Maintenant, tu sembles choisir un chemin bien tortueux, si tu veux m'affronter alors je n'ai d'autre choix que d'accepter. Ainsi, ce dôme connaitra la violence pour la première et ultime fois.

    Une large lame à deux mains apparut alors entre les doigts fin de l'Ainé. Les trois autres fondateurs se rassirent, regardant ce combat entre deux divinités aux styles différents. Les deux adversaires tournaient l'un autour de l'autre, les armes levées, Tanyos n'attaquait pas, il se contentait de se déplacer, de rester hors de portée d'un coup de son adversaire, son impatience serait sa perte, il le savait. Soudain, Haeres attaqua, vif comme l'éclair mais son coup ne trouva que le fer de son adversaire, il recula, puis refondit une seconde fois pour un résultat similaire.
    Alors, il martela de coups Tanyos, feintant, frappant sans toucher sa cible une seule fois. Alors l'Ainé passa à son tour à l'attaque, et après quelques échanges de haute voltige, la lame perfora le flanc droit d'Haeres. Quelques gouttes s'écoulèrent de la plaie, mais l'esprit perverti ne craignait pas cette douleur, en quelques coups sauvages il laissa une belle estafilade sur la joue de son frère.

    - Voilà qui fait un partout, mon frère, cria t’il d’un rire de fou.

    Le combat reprit de plus belle, chaque coup croisé fendait le ciel d'un éclair, une pluie dense s'abattit sur le dôme. Naugrim avait de plus en plus de mal à contenir sa colère et sans l'intervention de sa sœur, il aurait depuis longtemps intervenu dans la bataille. Une bataille qui touchait à sa fin, Tanyos d'un saut périlleux esquiva un énième coup, mais cette fois la réponse fut rapide et calculée et la lame entailla profondément le bras de son frère qui lâcha son arme et tomba à genoux, la pluie ruisselant sur son armure de fer.

    - Te voilà perdant, j'ai grande répugnance au fait de devoir te punir pour tes actes. Tu seras banni définitivement et sans chance de retour dans l'infini de sous la terre, là tu auras toute les chances de penser et de réfléchir à tes actions. Ton corps sera détruit petit à petit et tu ne resteras qu'un esprit, une ombre de l'être que tu étais, si un jour dans de nombreux siècle tu expies sincèrement tes fautes, tu pourras alors être libéré et tu deviendras un être du monde que tu as souillé, la pureté de ton cœur décidera alors de quelle créature tu prendras l'apparence, proclama Tanyos.

    Dans un craquement sinistre, le dôme se fendit emportant dans une chute terrible le trône de fer et son habituel utilisateur, une marque indélébile dans l'espace des Vanors qui ne guérirait jamais, ni avec le temps, ni avec la magie…

    Haeres tomba, tomba, tomba… il ne toucha un sol dur et froid qu'après un temps interminable, il atterrit en se fracassant sur le sol de consistance inconnue, la se roulant en boule, il hurla sa haine au monde, aux êtres vivants, aux arbres, à l'eau, au feu, au vent et bien d'autres choses organiques ou non. Puis, se roulant en boule sur lui-même, il pleura, des larmes grises coulèrent sur ses joues entaillées, les premières de toute son histoire, de toute son œuvre, mais ce n'était pas des larmes de repenti, ce n'était qu'une haine féroce qui explosait, qui jaillissait. Nul ne sait combien de temps le Seigneur perverti resta dans cette position de fœtus au sol mais cela put se compter en semaines et même en mois.

    Cependant, dans un regain de vigueur bien longtemps après sa chute, Haeres se releva, et s'assit tel un prince sur le trône qui lui avait toujours appartenu et qui était un symbole de sa chute.

    Au sommet des étoiles, dans le dôme de pierre les cinq parents regardèrent les douleurs de celui qui fût leur frère, si Naugrim et Balrog ne s'attendrirent guère devant ce spectacle, la belle Phyra elle eut plus de difficulté à résister à la détresse de son frère. Tanyos lui-même cherchait les erreurs faites avec lui, ces erreurs qui avaient fait naître une créature machiavélique. Quand à Tookie, il ne dit pas un mot, il ne jeta que de brefs regards aux larmes d'Haeres dont il était pourtant le plus proche de tous, il finit par se retirer dans les hauts pour méditer sur le sens de cette histoire. Car il sentait au plus profond de lui bruler, à un moindre degré les mêmes pensées que son frère banni dans le royaume-d'en-dessous.


    Le monde nouveau vécu donc des premières heures difficiles et déjà entachés de querelles et de guerre, les premiers habitants qui peuplèrent cette terre furent instruits par les Vanors qui leurs offrirent beaucoup de savoir, de savoir-faire et de technique dans des domaines bien différents. Chacun des Vanors spécifia la race qu'il avait créée, lui donnant des capacités propres à son élément et les Knurks sans Haeres ne furent guère aidés et c'est à ce moment la qu'ils développèrent une aversion pour tous les autres peuples du monde. Peu à peu, les Vanors abandonnèrent le monde de leurs visites pour ne plus quitter leur sanctuaire dans les cieux et les différentes races s’accommodèrent rapidement de l’absence des créateurs, il se passa alors de nombreuses années avant que les habitants de Turania n’entendent même que prononcer le nom d’Haeres.

    Car c’est avec ce patronyme que les divinités créatrices nommèrent la nouvelle terre, Turania qui peut se traduire dans le langage premier par "terre saccagée avant la création". Pendant, de longs siècles les peuples connurent des évolutions dans leurs relations, tantôt harmonieuses, tantôt haineuses, des guerres se déroulèrent, trace éternelle des notes d’Haeres lors de la Grande Musique. Les villes s’édifièrent, les routes furent tracées, les montagnes et les plaines fouillées, les différents habitants se mirent alors à proliférer, et à se différencier, chaque année agrandissait l’écart entre les races et leurs caractéristiques particulières se développèrent.
    Les Pojuis passèrent maître dans l’art de l’espionnage, capable de couvrir des distances vertigineuses en des temps réduit, possédant une vue et une ouïe au-dessus de la moyenne, maitrisant évidemment la magie de l’air et vivant des les sommets des monts les plus élevés du monde, de nature sociable, ils se mélangent avec facilité aux autres races même si peu des autres entamaient le voyage jusque dans les sommets, de petite corpulence, s’apparentant aux aigles, mais se déplaçant souvent sur leurs pattes arrières. Les Nauzrim étaient de petites tailles, dur comme le roc et travailleurs, fiers guerriers, ils sont parmi les plus grands constructeurs et participèrent à la plupart des grands chantiers à travers le monde, entreprenant les constructions des villes les plus immenses, magicien de la terre, ils sont prompts à la colère, bons vivants et parcourent les terres dans toutes leurs longueurs depuis leurs apparitions. Les Uyiros sont sans conteste les meilleurs en termes de combat, de grandes tailles, le corps brûlant de flammes immortelles, des cornes au sommet du crâne grandissant au fil des années qui s’écoulent. Possesseur du de l’esprit du feu, ils ne connaissent ni peur, ni pitié et dans l’histoire du monde ils s’opposèrent vivement et constamment au Karaks qu’ils jugent comme leurs ennemis leurs plus dignes adversaires. Les Karaks justement grands artisans vivant sur les bords des littoraux, guerriers puissants contrôlant l’élément aquatique et vouant une haine mortelle aux manieurs de feu, de haute stature, leurs peaux écaillées leurs donnaient une armure constante et difficile à traverser par les armes blanches. Les humains pour leurs parts n’héritèrent pas de pouvoirs particuliers, ils touchaient à de nombreux domaines sans jamais exceller dans aucun de ceux-ci, capable de construire, se battre, et manier la magie à un degré moindre que tous leurs acolytes, les plus riches des hommes purent monnayer une forme de copie des dons grâce à une matière noire trouvée dans les profondeurs des souterrains qui exacerbaient des pouvoirs enfouis.
    Appelée le Thrill et formé sous forme de bague, de pendentif, cette matière faisait ressortir les aptitudes cachées, mais la contrepartie était terrible et un port trop important de ce joyaux entrainait une rapide transformation et une volonté de détruire et de dominer de plus en plus importante au fil des utilisations.


    Enfin, les Knurks furent une des apparitions les plus abominables d’Haeres parmi les quantités d’autres monstres qui peuplèrent la terre, laissé à l’abandon ils devinrent un peuple voué à la guerre qui s’étendit et se parsema en de nombreux clans en de nombreux lieux différents, ne vouant pas de préférence et s’adaptant à la chaleur comme au froid, ne craignant ni la vie sous terre, ni celle dans les cimes. Taillés pour la guerre, les Knurks sont craints et les voyages en solitaire dans les terres reculées est devenu un coupe-gorge dont peu sont revenus vivants.

    Les différents peuples passèrent de nombreuses années en quasi-harmonie et rapidement le danger des Knurks éclata et ceux-ci furent repoussés dans les terres froides du Nord ou peu d'individus s'aventuraient. Il y eu deux véritables guerre sur le monde, opposant par deux fois les Knurks aux communautés libres, et par deux fois les créatures d'Haeres furent sèchement battues, les Vanors de leurs trônes regardaient attristés le monde qu'ils avaient confectionné se morceler au fil des ans à cause de la malice de leur frère. 666 ans après son bannissement, Haeres dut tirer de sa sombre et glaciale prison afin de comparaitre devant ses juges, si sa transformation avait été physique, il ne prenait plus guère d'apparence de chair et se contenter tel un nuage de fumée à flotter au-dessus du sol, il revêtit son plus bel aspect lors de sa comparution, mais son cœur brûlait d'une haine dévorante à l'encontre de ses parents.

    - Tu es aujourd'hui devant nous, 666 ans après ton crime de sabordage et de mutinerie afin que nous, ta famille puissions juger si tu as les capacités à réintégrer le monde des vivants, je ne te cache pas que tes pouvoirs seront diminués, ils ne sont déjà que l'ombre de ceux que tu possédais à l'aube de ta vie… Alors, frère, ton cœur a-t'il changé, demanda l’Ainée des dieux ?

    - Je ne te considère plus comme un frère, je préfère l'exil de ce cachot noir à la seule vue de ton visage, puisses-tu un jour être abattu !!!

    - Ainsi, tu as fait ton choix, tu vivras dans le noir pour les 666 prochaines années et nous verrons alors si ta volonté est toujours aussi forte, murmura dans un souffle Balrog en s’avançant vers son frère noir.

    Haeres fut renvoyé à ses noires pensées mais dans le froid de sa geôle, un plan pour s'échapper était en train de naitre, il devait attendre, patienter jusqu'au moment ou leurs surveillances fléchiraient, ou des problèmes surgiraient qui causeraient leurs pertes à tous.
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    Turania : Monde onirique Empty Chapitre 1 : De la lumière nait l'Ombre

    Message par elex38 Dim 2 Mai - 11:33

    1700 ans se sont écoulés depuis les événements contés lors de la création du monde par les Vanors, Turania est au sommet se son expansion les villes prospèrent et le commerce bat son plein. Les différentes races du monde vivent en harmonie depuis la grande guerre qui opposa Karaks et Uyiros qui s’affrontèrent pendant de longues années sur les versants d’Ilaris, la grande montagne. De petites rivalités intestines se manifestaient à l’occasion de réunion des chefs des différentes races mais rien de sérieux, seuls les Knurks posaient encore un problème plus d’un millénaire après leurs créations. En effet, après quelques siècles difficiles, les créatures d’Haeres prolifèrent dans les terres et répandirent la violence pour s’accaparer de droit ce qui ne leurs revenaient pas, repoussés à maintes reprises dans les contreforts des montagnes nordiques. Les Knurks raréfièrent alors leurs sorties ne s’aventurant que par petits groupes pour saccager et piller les villages sans défense ou isolés.
    Rynn est une bourgade aisée de la côte Ouest et bien à l’abri des attaques orchestrées par les monstres noirs du Seigneur déchu, ville moyenne au commerce florissant où la plupart des races se côtoient dans la paix.

    De nombreux champs de culture bordent les murs de la ville, la vie est moins aisée de l’autre côté des remparts et les paysans n’apprécient guère leurs voisins citadins qu’ils considèrent comme les bourgeois voleurs de leurs récoltes. C’est dans une de ces fermes que vit le jeune Jevo, un adolescent de 17 ans, abandonné à la naissance et élevé par une famille de paysans sans le sous mais avec un cœur d’or. Dermi, le patriarche était un homme bon et travailleur qui avait déjà eu deux garçons et une fille et qui adopta cet enfant alors âgé de seulement deux ans qu’il nomma Jevo, pensant alors qu’une paire de bras en plus ne serait pas superflu dans les durs travaux de la ferme.

    - Allez debout la marmotte, les cultures ne vont pas pousser toutes seules, l’aurore est toute proche maintenant et si tu tardes tu ne mangeras pas avant cet après-midi, murmura Dermi à l’encontre du dormeur.

    - J’arrive père !! Je serais prêt dans quelques minutes, je te rejoins au champ, répondit Jevo la mine ensommeillée.

    Il ne fallut guère de temps pour que Jevo soit prêt, le soleil n’était pas encore levé qu’il rejoignit ses deux frères dans le champ de Betatus[1]. Zare et Barelei accueillirent leur frère avec des quolibets amicaux.

    - Alors le dormeur, on traine au chaud dans le lit pendant que ses frères sont déjà en plein labeur, se moqua Zare.

    - Lâche-moi, j’en ai marre de me lever tous les matins avant le soleil pour avoir les pieds dans la terre et s’épuiser au travail, dit Jevo d’un ton agressif.

    - Tu devrais montrer plus de respect à ce travail, c’est ça qui te donnes un toit et de la nourriture alors ne l’oublie pas.


    Jevo ne releva pas les propos de son frère, il avait depuis longtemps pensé à un projet d’avenir qui n’allait pas tarder à se concrétiser. Les quelques menues monnaies qu’il arrivait à placer de côté lui servirait à payer son voyage en charrette jusqu’à la ville de Rynn avec ceux qui transportaient les récoltes et de temps à autre quelques individus capables de payer leurs transports.
    Cependant, un problème se posait encore et de taille, non majeur Jevo n’avait pas la responsabilité pour déserter la maison et les tâches familiales, et sa majorité n’intervenait que dans trois ans (soit 20 ans), il ne supporterait pas de vivre encore trois années de labeur dans cette triste lande, isolée de tout ou les rares voyageurs s’afféraient à leurs propres affaires ne prenant guère d’attention pour les agriculteurs de la région. La journée de travail fut entrecoupée par un repas frugal entre tous les membres de la famille, ce fut le moment que Jevo choisit pour lancer le sujet de son départ anticipé.

    - Père, je pense que le moment de vous annoncer une nouvelle importante est venu. Père, mère, mes frères, ma sœur, je désire quitter la ferme prochainement, annonça le jeune homme en repoussant son assiette vide.

    - Pardon !!!!!! Qu’est ce que tu racontes ! Tu veux t’en aller, nous quitter, nous qui t’avons élevé, t’avons nourri, t’avons recueilli quand nous t’avons trouvé seul, abandonné dans ce champ sous la pluie, s’étrangla de surprise son père.

    - Mais père, ma vie n’est pas dans les champs, je le sais ! Je ne peux imaginer vivre ici toute ma vie, à travailler sans relâche.

    La main de Dermi claqua sur la joue de Jevo qui ne broncha pas sous le coup, rouge de colère, le patriarche renversa sa chaise, gesticulant dans tous les sens, personne ne bougeait dans la petite cuisine au sol de terre battue.

    - Tu veux partir ! Renier les tiens ! Et bien fait, mais quand tu seras seul, que ton rêve de vie meilleure aura échoué, ne reviens pas ici ! Tu es renié, tu n’es plus mon fils. Pars sur le champ, et si la bonne fortune te souris, n’oublie pas d’où tu viens. N’embrasse pas tes frères, ni ta sœur, n’approche pas ta mère, tu ne mérites pas de les toucher ! Va maintenant, hurla le patriarche, le visage rougit par la colère.

    Jevo se leva, il ne s’attendait guère à la bénédiction de son père par rapport à son annonce de départ, le jeune homme pénétra dans la pièce qui lui servait de chambre, sombre et dénuée de mobilier mis à part un lit et une commode rustique. Il empoigna ses maigres bagages, quelques vêtements, quelques vivres, et les maigres deniers qu’il avait réussi à économiser depuis ces derniers mois. Il fourra toutes ces affaires dans son sac, l’enfila sur l’épaule et se prépara à son aventure, pivotant sur lui-même, Jevo tomba alors sur son frère, qui le regardait d’un œil sinistre sur le pas de la porte.

    - Alors tu pars vraiment !! Tu nous abandonnes pour mener la grande vie à la ville. Tu ne mesures pas encore les conséquences de tes actes mon “frère“, si tu pars tu ne reviendras pas, prononça d’une voix tremblante de colère Barelei.

    - Je ne suis pas taillé pour la vie campagnarde…

    - Je ne te laisserais pas t’en aller et jeter le malheur sur notre famille !

    Il dégaina alors une petite dague rouillée sans doute découverte dans un des champs de culture alentour, Jevo ne réfléchit pas longtemps et une fraction de seconde plus tard, une épée lustrée sortit du fourreau comme un éclair blanc. Les lames se croisèrent dans un bruit strident, et les échanges furent vifs pendant quelques secondes, les deux épées s’enfoncèrent dans la commode, la brisant en plusieurs morceaux.

    Le reste de la famille débarqua dans le corridor exigu, Jevo et Barelei roulaient tous deux au sol, empoignés dans un duel brouillon, Jevo plaça deux coups dans l’œil de son frère qui lui rendit la pareil en lui envoyant un coup de tête dans le nez. Zare, l’ainé de la famille s’interposa entre ses deux frères, encaissant au passage un coup de coude dans l’arcade sourcilière.

    - Arrêtez-vous !! Ou est ce que vous vous croyez, hurla l’ainé de la famille ??

    Tenant Jevo par le cou, et Barelei par l’épaule, il ne put continuer ses réprimandes, une immense onde de choc ravagea la maison, dévastant la chambre et le couloir dans un bruit de tonnerre. Tous furent éjectés sur plusieurs mètres, tous sauf Jevo qui se tenait debout la tête basse, les yeux révulsés, la main tendue brillant d’un éclat bleuté.

    - Qu’est….Qu’est ce que c’était que ça….Ma maison…. Qu’as-tu fait de ma maison… Monstre !!! Tu es un monstre, cria Dermi paniqué.

    - Je… Je ne sais pas père, je ne comprends pas !!!!

    Barelei se releva tant bien que mal, quelques égratignures sur le visage, sa mère et sa sœur titubèrent difficilement jusqu’à la cuisine. Zare lui ne broncha pas, allongé sur le ventre il ne bougea pas, il ne bougerait plus jamais, l’onde ayant traversé totalement son corps de part en part. Jevo s’accroupit, attrapant le poignet de son frère, tâtant son pouls, ne sentant plus le cœur qui avait animé son torse musclé. Alors, Jevo se redressa, le corps ankylosé, il attrapa son sac et sortit par le trou que le choc avait creusé dans le mur sud. Il parcourut plusieurs centaines de mètres, coupant par les champs sous un soleil de plomb de milieu d’après-midi, il entendit le cri de désespoir de son père quand celui-ci suffisamment remis découvrit la perte de son enfant. Il venait de tuer un membre de sa famille, de s’enfuir sans un mot, sans une excuse envers les gens qui l’avaient élevé et nourri. Seulement dix minutes après son départ catastrophique, il s’arrêta, s’effondra dans l’herbe haute, se roula en boule et laissa couler ses larmes.

    - Imbécile !!! Pourquoi m’as-tu provoqué ? Sans toi je serais parti sans causer la mort et la destruction…sanglota t’il.

    Il ne bougea pas pendant de longues minutes, des heures peut-être, il avait totalement perdu le sens du temps, il vit le soleil passer et décliner dans le ciel sans nuage, son nez le faisait souffrir le martyr, mais pire, il ne comprenait pas l’événement dont il avait été victime à l’intérieur de la maison. Il ne se souvenait que d’une rage folle et d’une montée d’adrénaline, puis ça avait été la libération d’une immense puissance, un acte qui lui avait couté une débauche d’énergie importante, le laissant totalement épuisé et il finit par s’endormir sous le couvert des feuilles à la nuit tombante.

    Il se leva avec l’éclat matinal du soleil le lendemain, son corps était contusionné au niveau des membres supérieurs, son nez était toujours souffrant et le sang avait séché sur ses joues ainsi que sur sa chemise. Jevo leva son bras droit, celui dont l’onde était partie, mais il ne sentait rien à l’intérieur, sa main semblait vide, sans vie et il la laissa retomber le long de sa taille. Le jeune homme se mit en marche, coupant à travers plusieurs cultures afin de ne pas manquer les rares départs vers Rynn. Sa marche dura tout le matin et peu avant midi il finit par arriver au carrefour où les paysans cheminaient en charrette jusqu’à la ville, Jevo s’assit sur un caillou blanc et sortit sa gourde de sa besace, il en avala quelques gorgées puis mangea une pomme de la réserve de vivre qu’il avait constitué avant son départ. Heureusement pour lui, il n’eut pas à attendre longtemps sous le cuisant soleil de 14h00, un vieil homme passa par la sur un chariot rempli de légumes et tiré par des chevaux de piteuses mines.

    - Hola sire, vous dirigez-vous vers Rynn, demanda Jevo ?

    - Oui, oui, mon p’tit j’vais à Rynn pour emmener quelques provisions à ces crétins de la ville, vous voulez que j’vous dépose j’imagine, répondit le vieil homme son regard scrutant le jeune homme en piteuse état qu’il avait sous les yeux.

    - Avec plaisir, le voyage sera plus agréable en voiture qu’à pied, surtout par ce temps la, dit Jevo en balançant son sac dans la cargaison.

    - Ouais, j’vous l’fais pas dire, surtout que j’suis passé pas loin de la ferme du vieux Dermi, y avait de la fumée épaisse qui s’dégageait dans le ciel, j’sais pas s’qui est arrivé, mais les campagnes d’viennent d’moins en moins sûres ces temps-ci.

    Jevo ne releva pas la remarque du paysan, mais il s’étonnait que de la fumée ait persisté jusqu’au matin, il ne lui semblait pas que la maison brûlait vraiment à son départ en catastrophe mais après tout, c’était un élément magique qui avait provoqué la mise à sac de la ferme et il y avait des choses qu’ils ne valaient mieux pas essayer de comprendre. L’ensemble du voyage se déroula paisiblement, les deux compères échangèrent de multiples paroles pendant toute l’après-midi, et malgré des chevaux en piteux état, ceux-ci avançaient à bonne allure et Rynn fut en vue en début de soirée.

    - C’est l’heure de casser une graine, on sera à la ville en début de soirée, j’te paye de la nourriture, on va taper dans la réserve, les bourgeois ne vérifient même pas, maugréa le vieux paysan.

    Ils firent un feu, se servant dans la cargaison des légumes, et mangeant le peu de viande dont ils disposaient tous deux, en effet, la viande était un met rare dans les campagnes bordant les villes. Pendant la dégustation, aucun des deux ne parla, trop concentré sur leurs propres affaires, des affaires qui divergeaient totalement entre les deux. D’un coté, Le vieil homme ne pensait qu’à l’argent qui allait découler de sa vente de vivres, mais il languissait déjà son retour chez lui, il n’avait jamais supporté la ville et ses rares séjours étaient brefs. D’un autre coté, Jevo pensait à la nouvelle vie qui s’offrait à lui, et à l’ancienne qu’il venait de quitter, il se promit qu’un jour il retournerait à la ferme et si l’accueil était bon ce dont il doutait, il payerait pour les dégâts et se rendrait sur la tombe de son frère. Il ne connaissait rien de Rynn, n’avait pas beaucoup d’or, et n’avait aucun contact en ville, sa première action serait de trouver un logement et un travail afin de s’installer durablement dans les murs.

    - Je pense que le moment serait venu de filer, la nuit n’est pas loin et je préférais être sous les lumières des remparts quand la lune atteindra son apogée, dit Jevo en se levant éloignant ses sombres pensées.

    Les deux hommes se remirent en route, et le voyage se déroula paisiblement pendant les trois dernières heures. Enfin, ils arrivèrent devant la grande porte de Rynn peu avant leurs fermetures pour la nuit, des gardes à la mine patibulaire contrôlaient les personnes entrant dans la cité. Le chariot parvint à la hauteur de l’un des soldats qui le stoppa net, s’approchant de la cargaison, il fit le tour et s’arrêta au niveau de Jevo.

    - Encore des paysans, il ne passe que des bouseux de ce côté-ci, vivement qu’on soit affecté à la porte Nord, on va finir par puer à trainer avec eux !

    Jevo ne releva pas l’injure du soldat, il ne s’attendait pas vraiment à de la sympathie de la part des citadins, encore moins du personnel de surveillance qui était réputé comme violent envers les populations les moins favorisées.
    Jevo leva le regard sur le garde, un léger sourire aux lèvres, il n’aimait pas le manque de respect mais il ne pouvait pas commencer sa vie citadine par une rixe avec un soldat sans doute expérimenté et mieux armé que lui.

    - Mais dis donc, on a un téméraire…. Je te fais rire vermine ?

    - Non, sire absolument pas. Je ne voulais en aucun cas offenser un des protecteurs de la belle cité de Rynn, se défendit Jevo.

    Le soldat n’apprécia guère le ton du paysan, il l’empoigna et le fit chuter du chariot, le releva en le tenant par le col de sa chemise et le frappa au visage, le nez déjà touché la veille reprit un coup et un flot de sang chaud jaillit sur le sol pavé. Jevo oublia les précautions qu’il s’était donné et son poing s’écrasa sur le visage de son assaillant, il envoya un coup de pied dans l’abdomen, il sortit un couteau de bonne taille de sa botte et l’enfonça promptement dans la gorge de son adversaire qui dans un dernier cri hurla de douleur et mourut. La suite n’est pas difficile à deviner, de nombreux gardes débarquèrent des coins de la rue faisant face à la grande porte, mais comme mué par un souffle de folie, la foule rentra en contact avec la garde. Ce fut une bataille brève mais intense, les soldats submergés par les paysans furent rapidement mis au sol et passé à tabac.Jevo ne s’éternisa pas, et dans le marasme ambiant il se faufila à l’intérieur de la ville, évitant la rue principale, rabattant sa capuche sur son visage et s’enfonçant dans les profondeurs de la cité.

    Il ne fit que quelques pas quand un bras le saisit à la volée, Jevo se retourna son couteau à la main pour frapper.

    - Ola, ola calme toi ! J’te veux pas de mal, j’ai vu ce que t’as fait à ce garde et j’peux qu’approuver.

    - Lâche moi, j’ai déjà assez de problèmes, j’ai pas besoin qu’on me traine dans les pattes, cria Jevo en tentant de se dégager.

    - Oh… Monsieur est de caractère violent, qu’est ce que tu vas me faire ? Me tuer ? Tu ne connais pas cette cité ça se voit, et sans un bon guide comme moi tu ne feras pas long feu ici. Je m’appelle Systar, j’vis dans les bas-fonds de la ville et j’suis ta meilleure assurance vie.

    - Jevo, je me nomme Jevo, j’viens d’une des campagnes alentour et je ne pensais pas vraiment débuter ma vie citadine par un meurtre…

    - Ouais, j’pense bien, surtout pas par un meurtre sur la garde royale, tu peux être sur que pendant plusieurs jours ça va être un véritable enfer dans les rues, ils vont faire des descentes toutes les heures et il risque d’y avoir pas mal de coups échangé entre les deux camps avant la fin de la semaine prochaine.

    - Entre les deux camps ??? Je saisis pas vraiment, interrogea le jeune homme.

    - La garde royale ne pourra pas faire régner sa loi dans les quartiers pauvres… Mais elle va essayer, ça c’est sûr, et l’ensemble des malfrats vont rentrer violemment dans les soldats, t’as de la chance tu seras aux premières loges… euh… Jevo c’est ça ?

    Jevo ne répondit pas, et les deux jeunes hommes s’enfoncèrent dans une ruelle sombre s’éloignant minute par minute du tumulte de l’avenue centrale. Ils avancèrent tranquillement dans les bas-fonds et plus le temps passait, plus Jevo avait l’impression de descendre en enfer, les trottoirs étaient bondés d’immondices, les ordures s’entassaient sur les routes, les échoppes ressemblaient à de tristes mansardes ne tenant debout que par une force divine.

    Les individus marchaient tels des zombies sur les pavés remplis de saletés, des taches de sang pavaient le sol à de nombreux endroits, tous étaient hagards, repoussant de saletés et vaquaient à leurs diverses occupations sans prendre guère le temps d’observer les autres personnes de la rue.

    - C’est l’enfer ici ! J’ai quitté la campagne pour la ville, mais ce n’est pas pour cette vie que j’ai renié ma famille, dit Jevo la mine sombre.

    - Bienvenue en Enfer comme tu dis jeune campagnard, tu vas comprendre ce que l’expression mirage de la ville signifie.

    Ils ne purent pourtant guère échangés plus que ces quelques paroles, un trompette venant des toits délabrés résonna comme un alarme dans l’artère principale de l’enfer comme l’avait nommé Jevo, un nom qui restera encré dans beaucoup d’esprits après cette soirée. En quelques secondes, un cataclysme ravagea la rue, des lames sortirent de longs manteaux.

    - Qu’est ce qui se passe ? Qu’est ce que c’est ?

    - C’est ce que je te disais ! Voila la garde ! Ils ont été plus rapides que prévu ces fumiers, sors ton arme, va falloir que tu tues à nouveau le campagnard, expliqua Systar en dégainant une lame.

    - Misère ! Je ne m’étais jamais battu il y a de ça trois jours et aujourd’hui je vais commettre mon troisième meurtre…

    Des clameurs montèrent du bout de la rue, une troupe de soldats de la garde royale débarqua dans l’entrée de la rue. Jevo sortit son épée, c’était la première fois qu’il se préparait à tuer quelqu’un, jusqu’à maintenant il avait causé la mort sous le coup d’impulsions, jamais avec de la préparation et du sang-froid. De nouveaux cris se firent entendre et ce fut l’assaut, les corps se percutèrent et les deux armées s’écrasèrent l’une contre l’autre. Jevo ne voyait rien dans le tumulte, il donnait des coups au hasard dans les tuniques blanches qui passaient sous ses yeux, du sang jaillissait et s’écoulait par litre sur les pavés de pierre, tout autour du nouvel arrivant, les corps tombaient, se contorsionnaient sur le sol dans des cris de douleurs atroces. Jevo trébucha sur un corps et s’effondra sur les cadavres encore chaud, il se releva avec peine et para un coup de lance venu de sa droite, enfonçant son épée dans la gorge de son adversaire, lui tranchant net la carotide.

    Tout s’enchainait rapidement, les coups volaient de toutes parts mais rapidement de nouvelles troupes royales s’engageaient dans la rixe et dispersaient les combattants de la ville, les acculant dans les coins et les massacrant sans pitié. Jevo était entaillé de parts et d’autres du visage, et sur les avants bras, noyé dans la masse il avait perdu de vue Systar depuis le début des affrontements. Les soldats poussèrent les survivants dans le fond de la rue, Jevo sentit monter en lui une nouvelle vague de colère similaire à celle ressentie dans la ferme, son bras droit lui provoquait des fourmillements intenables et soudainement, comme à la ferme de son père adoptif, une onde de choc parcourut la ruelle, touchant les soldats, les tuant sous le coup.Ce fut un immense carnage à ciel ouvert, le passage de l’onde avait totalement détruit les habitations et les commerces, les cadavres s’empilaient sur les pavés tel un immense charnier. Les gardes qui avaient pu survivre à l’onde s’étaient retirés sans comprendre ce qui venait de se passer, les habitants des bas-fonds avaient investi l’artère principale, dépouillant les cadavres de tout objet de valeur. Jevo était hagard, il bousculait sans ménagement ceux qui se dressaient sur son passage, cherchant du regard Systar qu'il avait égaré dès le début de la bataille.

    Personne n'avait vu d’où l'onde était venu, ce qui fut un soulagement pour le jeune homme, il ne se voyait guère expliqué le pourquoi de ce pouvoir. Jevo erra durant quelques minutes dans le désastre ambiant, trébuchant sans cesse sur un membre détaché du reste, il finit cependant par mettre la main sur son guide, couvert de sang et de nombreuses estafilades courant sur ses avants bras, malgré cela, le jeune citadin souriait.

    - Une belle baston hein ?? T'as une de ces veines le campagnard, ça faisait un moment qu'on avait pas eu le droit à une descente de nos amis de la garde, s’amusa à plaisanter Systar.

    - Quel veine… Je me serais bien passé de ça pour mon premier jour en ville…ironisa Jevo.

    - Bah…ça sera plus tranquille maintenant, puis on eu droit à un joli feu d'artifice, j'sais pas qui a fait ça mais ça a surpris ceux d'en face et ils sont partis sans demander leurs restes.

    Jevo ne répondit rien, son bras droit était flasque, il ne sentait plus les os qui était logiquement présent à l'intérieur, il laissa son bras se balancer mollement, contemplant les dégâts qu'il avait réussi à causer en moins de quelques heures dans la cité côtière.




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    Turania : Monde onirique Empty Chapitre 2 : Nouvelle vie...

    Message par elex38 Lun 31 Mai - 9:54

    Le jour se leva sur les cendres fumantes du désastre des bas-fonds de Rynn, tout était calme dans les rues, les rares personnes qui s’attelaient sur les pavés n’étaient que des ombres fugaces dans l’aurore. Jevo s’éveilla le cou ankylosé, les nuits n’étaient pas confortables à la ferme mais elles avaient au moins le mérite d’offrir un lit et un toit, sa première soirée dans la ville fut elle un véritable calvaire. Le vent n’avait pas cessé de souffler et une légère pluie s’était jointe à la fête peu après le milieu de la nuit, le bras de Jevo était toujours aussi insensible et pire lui causait une douleur peu soutenable, telle des dizaines de piqûres d’insectes aux dards comme des lames. Systar émergea à son tour du sommeil, la mine réjouie, s’étirant dans un râle de contentement.

    - Ah… Une bien belle nuit qu’on a passé là, la journée s’annonce radieuse après la petite radée de la nuit, dit Systar étouffant un bâillement.

    - Une belle nuit… Tu rigoles, j’dormais bien mieux dans le foin de la ferme familiale, bougonna Jevo.

    - Oui, c’est une belle nuit, on n’a pas connu d’agressions, la bataille de cet après-midi a calmé pas mal d’esprits. Tu verras quand la pression sera retombée, les soirs ici sont des véritables coupes gorges. Et c’est rien par rapport à la journée qu’on va passer, tu vas comprendre ce qu’est la vie de citadin, expliqua le jeune homme.

    Jevo n’eut pas le temps de demander des éclaircissements que son ami s’était déjà élancé dans les quartiers moyens de la ville comme une flèche. La vie pour les habitants les moins aisés étaient une souffrance continue, les moins courageux se contentaient de la mendicité ou de quelques menus travaux qui ne rapportaient que quelques pièces ou de la nourriture en quantité souvent trop faibles. Les plus hardis ou les plus désespérés avaient pour la plupart franchi le cap du vol à la tire, du cambriolage voir même du meurtre sur commande. Systar n’avait pas encore passé le point de non retour comme il s’amusait à le nommer, il volait de temps en temps sur les étalages, ou les quelques bourgeois qui parcourait la cité. Mais mis à part dans une situation de défense, il n'avait jamais causé la mort de quelqu'un de façon directe. Le marché dans les heures du matin était le lieu de la ville le plus fréquenté ou se retrouvait toutes les classes sociales de la ville.
    Les bourgeois et les nobles paradaient dans des vêtements finement brodés, de lourdes bagues d'or aux doigts, teintés de milles et unes couleurs représentant la force de Rynn, les commerçants tenaient leurs stands et hurlaient aux passants vantant les mérites de leurs produits. La majorité des représentants de cette rue n'était pourtant en aucun cas riche, elle ne s'habillait pas dans des vêtements extravagants et ne traversait pas le marché comme un roi examinant ses armées.

    - Bienvenue dans l'animation journalière de Rynn, c'est ici qu'on va pouvoir récupérer de quoi manger ce soir. Regarde moi ces bourges !!! Ils se croient supérieurs à nous pasqu'ils possèdent de l'or et des habits en soie. Ils me donnent la nausée.

    - Je ne serais pas rassuré de traverser cette place avec une quantité d'or importante sur moi, pourquoi personne ne les agresse ?

    - Ils ne se déplacent jamais seul dans les quartiers moyens… D'ailleurs j'suis presque sûr que leurs gardes personnelles dorment dans le même lit qu'eux. Le moindre de nous qui s'approche trop prés, ne va pas avoir le temps de comprendre ce qui lui arrive, expliqua Systar la mine sombre.

    Soudain, comme pour étayer les dires du garçon, un jeune homme à peine plus âgé dû franchir la limite invisible en frôlant l'un des bourgeois tout vêtu de rouge avec un chapeau immense ou une plume verte se fichait. En quelques secondes, une escouade d'une demie douzaine d'hommes lui tomba dessus, le faisant trébucher dans la boue de la place.

    - Alors voleur, on s'approche de notre maître pour le dépouiller ??? Je crois pas que tu es eu la meilleure idée de la journée, ricana le garde.

    - Ce n'est pas ce que vous croyez sir, je n'avais nullement l'intention de dérober quelque objet de valeur à votre maître, je ne faisais pas attention à mes pas, tremblota le garçon.

    - Tu surveilleras tes pas dorénavant, et que jamais ta route ne recroise la nôtre ou ce serait la fin de ta vie dont nous discuterions. Tas de merde !!! éructa un autre garde, balançant un coup de pied magistral dans l'estomac du malheureux.

    Jevo assista à la scène à seulement quelques mètres, ses entrailles se soulevèrent devant tant d'injustices et il s'apprêta à tirer son arme quand une main lui saisit le poignet.

    - N'y penses même pas ! Ne leur donne pas un prétexte pour te tuer, ils n'attendent que ça. J'ai pas envie d'avoir à ramener ton corps chez tes parents en leur expliquant comment t'as fini, lui murmura Systar.

    - Je n'ai plus de famille alors tu peux oublier ton devoir. Je n'attendais pas ça en arrivant à la ville, dit il, relâchant le pommeau de son épée.

    Cependant, le geste de Jevo avait attiré l'un des gardes qui avait observé toute la scène et son cri alarma ses coéquipiers.

    - Y en a un qui doit estimer qu'il a son mot à dire dans l'histoire, ricana t'il en dégainant sa lame.

    Jevo entendit maugréer Systar dans son dos tandis que les autres levaient les yeux vers l'indication donnée par leur coéquipier. Un rictus se dessina sur les visages des six soldats ou mercenaires plutôt en déduit Jevo aux couleurs de leurs uniformes différentes et à leurs armes bien plus lourdes que les lames de la garde royale. Le premier des gardes qui tenait encore le jeune homme le laissa tomber et celui-ci déguerpit sans demander son reste. Sur la place, un silence de mort s'était installé, le bourgeois avait le pouvoir de rappeler à l'ordre ses hommes, mais son visage éclairé par un large sourire laissait présager qu'il n'en ferait rien, pire qu'il prendrait un certain plaisir à voir deux clochards des bas-fonds se faire mettre en charpie par sa garde.

    L'ensemble des mercenaires scrutaient maintenant les deux jeunes hommes, une lueur malsaine dans le regard, dans son dos, Jevo entendit le bruit de plus en plus familier à ses oreilles d'une lame qui sort de son cache. Faisant volte-face, il s'opposa à son ami, les bras levés, après tout Systar avait voulu l'empêcher de tirer les armes quelques secondes auparavant.

    - Prépare toi, le choix de se battre est un luxe que nous ne possédons plus. Ces hommes s'amusent de la souffrance des gens comme nous, il va falloir être bons pour s'en sortir.

    Jevo dégaina son épée, faisant face à ses assaillants bien campés sur ses deux pieds, il répugnait à se battre en plein milieu du marché surtout à deux contre six, six gaillards bien entrainés au combat et à la mise à mort, il en était persuadé. Pourtant, le combat n'eut pas lieu, une dizaine d'hommes tombèrent des toits surplombant la rue, et les six mercenaires surprit tombèrent en moins d'une minute. Le sourire sur le visage du bourgeois s'effaça net quand le plus massif des intervenants s'approcha de lui, l'empoignant par le col de sa richissime tunique et l'entrainant dans les dédales sombres des ruelles ou ses comparses s'enfoncèrent quelques secondes plus tard. Le dernier de la bande se retourna et lança à l'adresse de Jevo et Systar l'ordre de les suivre dans les boyaux de la ville. La course s'engagea, les tombés du ciel maltraitaient le riche en le trainant par terre le tout agrémenté de quelques insultes peu gracieuses à l'égard de ses ancêtres et de son éventuelle progéniture. La marche dans les rues sombres de la ville, loin de l'agitation de la place ne dura guère longtemps et au bout de quelques minutes seulement la compagnie stoppa.

    - On est sur le territoire des lazlos, ces rues leurs appartiennent… On était ptêtre pas si mal sur la place du marché, murmura Systar avec l'air du condamné qu'on conduit à la potence.

    - Alors pourquoi les avoir suivi si tu savais ou il allait nous amener ??

    - Pasque une, j'étais pas sûr que ce soit eux et de deux pasque on ne refuse pas une invitation de ce groupe la. Ils sont craints à travers tout Rynn et même plus loin d'après les rumeurs, ce sont pas tout à fait une bande de rigolos et il faut mieux avoir à faire avec n'importe qui ici qu'avec leur chef. Ils ont des hommes dans toutes les sphères politiques et économiques de la ville, même le Roi n'a pas pu dissoudre ce clan alors il vit avec et prend même conseil auprès d'eux quand les affaires vont mal à l'intérieur des murs, expliqua t'il toujours dans un murmure.

    Le bourgeois était toujours au sol mais ses habits étaient couverts de boue et l'on ne distinguait plus les détails qui l'avait mis en valeur au début de la journée. Le chef de l'attaque était maintenant à quelques pas de lui.

    - Je suis déçu par ton comportement Stani, on t'avais pourtant prévenu d'arrêter de te promener dans la ville avec tes molosses et d'ennuyer tous les habitants des quartiers pauvres. Qu'est ce qu'on t'avait dit si tu te tenais pas à l'écart ? Si tu sortais encore encadré par tes mercenaires ? Qu'est ce qu'on avait dit qu'il allait arriver ?

    - Je… Je suis désolé, je supporte pas…. pas d'être sans défense…. dans ces rues, sanglota le bourgeois répondant au nom de Stani.

    - Oui, oui, oui, je comprends mais le marché était clair, plus de sorties avec les hommes armés pour saccager les rues. Ces rues, mon bon Stani elles sont à nous. Tu comprends ce que je te dis ?

    - Oui, je comprends parfaitement Sir. Les rues sont aux Lazlos et elles resteront sous le pouvoir des Lazlos mais je vous en supplie ne me faites pas de mal, laissez moi partir.

    - Mon bon Stani, j'ai la désagréable sensation que ça ne vas pas être possible, qu'est ce que les gens diront de moi si je laisse un rat dans ton espèce troubler mes rues sans te prendre la vie. Ils vont commencer à s'enhardir, à réfuter mon autorité et saccager tout ce que moi et mes amis avons mis tant de temps à construire.

    Jevo prit conscience que le bourgeois ne s'en tirerait pas, c'était une exécution, une mise à mort pour cet homme, Systar ne semblait ni s'en émouvoir, ni s'en étonner, il savait avant même de suivre la troupe quel sort allait être réservé au prisonnier. Les Lazlos régnaient sur la ville depuis déjà de nombreuses années et les affronter relevait plus de la folie que du courage.

    - Tu savais ce qu'il allait faire, hein ? demanda Jevo.

    - Ce n'est un secret pour aucun habitant de cette ville, ce clan règne en maître et pour s'assurer un règne sans faille il faut savoir être dur avec les rebelles. Je ne sais pas réellement qui est cet homme au yeux de leur chef mais il ne fait aucun doute qu'il ne rechapera pas de ces ruelles.Un poignard sortit de la manche de l'inconnu s'abattit directement dans la gorge du dénommé Stani qui s'effondra dans un râle étouffé. Tous se retournèrent ensuite vers les deux jeunes hommes qui avaient assisté à la scène, les détaillant l'un et l'autre dans une sorte d'amusement. Enfin, le meurtrier prit la parole en s'avançant.

    - Bonjour messieurs, ne me remerciez pas pour votre vie, j'avais quelques soucis à régler avec ce bon vieux Stani depuis quelques temps déjà, vous n'êtes donc pas les responsables de sa mort mais plutôt les accélérateurs. Je me doute bien que vous n'êtes pas très rassuré à l'idée d'avoir été entrainé dans ces sombres ruelles mais ne vous inquiétez pas, je ne vous ferais aucun mal, je n'en ai pas l'utilité (Systar sembla se détendre à la droite de Jevo) et j'espère que vous ne me donnerez aucunes raisons de le faire (Systar se retendit, ainsi les Lazlos allait demander quelque chose en échange de la vie sauve qu'ils accordaient). Vous me semblez être dans la majorité des coups fourrés des derniers jours, d'abord toi (en désignant Jevo) qui massacre un garde à la grande porte, puis vous deux qui affrontaient les soldats royaux dans les bas-fonds en causant des dégâts importants.

    Jevo n'était pas à son aise, cet homme semblait avoir des yeux partout dans Rynn et soudain son bras droit instigateur d'une grande partie du massacre des bas-quartiers lui revint en mémoire, il prit alors conscience que l'inconnu savait pour sa "particularité".

    - Il semble que l'un de vous deux possède cette chose si remarquable qu'on appelle le Thrill, une matière capable de faire surgir la magie d'un point concentré sur le corps. Or c'est cette dernière découverte qui m'intéresse chez toi, jeune campagnard. dit l'inconnu, les yeux fixés sur Jevo.

    - Je n'ai pas de Thrill et puisque tu sembles avoir vu ce que j'avais causé par mégarde dans la ruelle, je ne peux malheureusement pas l'expliquer, se défendit le jeune homme.

    - Je ne m'attendais pas vraiment à ce que tu abandonnes ton trésor si facilement, mais je ne te conseille pas de résister. Ma patience possède ses limites comme tu peux le constater (en désignant le corps inerte du bourgeois sur le sol), alors donne moi le Thrill.

    Jevo ne savait pas comment réagir, il n'avait en aucun cas du Thrill sur lui, la valeur de cette matière extrêmement rare atteignait des sommets et même la plupart des nobles de cette ville ne pouvaient s'en offrir. Jevo répéta qu'il ne possédait pas le Thrill, mais en quelques secondes il fut plaqué sur le sol dur et froid.

    - J'ai connu beaucoup de jeunes téméraires comme toi, mais le sort qui leur a été réservés n'est pas très enthousiasmant, petit… Nous allons rapidement savoir si tu es un menteur ou si tu ne possèdes réellement pas ce joyau venu du ciel qui augmente singulièrement la puissance.

    Jevo fut relevé brutalement et remis sur ses deux jambes qui vacillaient, Systar n'avait pas réagi lors de l'attaque se contentant de suivre du regard les actes de l’inconnu. Jevo ne tenta en aucun de se défendre, il se savait perdu si il opposait une quelconque résistance, il fut emmené plus en avant dans les ruelles sombres, Systar suivit le mouvement même si il n’en était pas très heureux de s’aventurer dans le danger de l’inconnu. La petite troupe s’avança à pas lent, Jevo attardant ses yeux sur les différentes personnes qui parcouraient les pavés, contrairement aux habitants des bas-fonds la misère ne se montrait pas sur les gens, pas plus que l’opulence, juste un bien-être et une sécurité qu’aucunes autres rues de la cité ne pouvaient leur offrir. Jevo était solidement encadré par les acolytes de l'inconnu, ils pénétrèrent alors dans une bâtisse magnifique de l'extérieur, traversant le jardin qui amenait à l'entrée, Jevo sentit son inquiétude retomber, il ne pouvait pas arriver quelque chose de fâcheux dans une maison pareille. S'arrêtant sur le pas de la porte, l'inconnu frappa trois coups puissants et quelques secondes plus tard la porte s'ouvrit, offrant la vue d'un vieillard de petite taille, soutenu par une canne de bois sculpté de bien belle façon.

    - Maître Yale ?? Que me vaut l'honneur de votre visite ? demanda le vieillard.

    Ainsi cet homme si puissant se nommait Yale, il ne s'était pas présenté durant la marche et n'avait même en y réfléchissant bien pas proclamé le moindre mot.

    - J'ai rencontré un jeune homme particulièrement intéressant sur mon chemin aujourd'hui mais son manque de coopération ou de connaissance nous a entrainé dans une impasse dont j'espère tu pourras nous délivrer, expliqua le dénommé Yale.

    - Qu'attendez vous de moi ? Je ne vois rien dans ce jeune homme de particulier, dit le vieil homme posant le regard sur Jevo.

    - J'attends que tu lui fasses passer les examens habituels au sujet du Thrill, nul doute que ce jeune campagnard en possède, mais je n'ai pour le moment pas réussi à trouver sous quelle forme il l'aurait forgé.

    Jevo s'exaspéra des propos de Yale : décidément il était plus têtu qu'une mule celui la mais il fut assez malin pour ne pas faire de commentaires désobligeants à son encontre. Le vieillard les fit pénétrer dans la riche demeure, tout était propre, beau sans tomber dans une exagération grotesque de richesse. Cependant, les deux compères n'eurent pas le temps de visiter la maison et ils furent entrainés à l'étage du dessous dans les caves nettement moins sympathiques.

    - Bien, je vais t'expliquer rapidement ce qu'il va t'arriver. Soit après examen tu ne possèdes pas de Thrill, dans ce cas la je n'entreprendrais aucune action à ton encontre, soit tu possèdes du Thrill et la, tu m'aurais menti… et je ne supporte pas les menteurs. As-tu une déclaration avant de passer aux examens ?

    - Non, aucune déclaration, je ne possède pas de Thrill.

    Le maitre des Lazlos soupira, puis se retournant donna l'autorisation au vieillard de passer aux examens. le vieil homme s'approcha, une longue tige de métal à la main et Jevo ne se rassura pas en voyant le matériel, il ferma les yeux et s'obligea à respirer lentement. Cependant, il ne sentit qu'un très léger picotement dans tous le corps et rien de douloureux ne lui arriva.

    - Hum… Bizarre, très étrange, je n'avais jamais vu ça, marmonna le vieux scientifique comme pour lui-même.

    - Quoi donc ? Qu'y a-t-il de bizarre ?

    - Ce jeune homme possède du Thrill, à n'en pas douter, seulement je ne parviens pas à mettre la main dessus, c'est comme si tout son corps était constitué de Thrill, l'appareil ne parvient pas à isoler un endroit de son anatomie en particulier. Je n'avais jamais rien vu de semblable.

    Les yeux de Yale s'enflammèrent à l'annonce de cette nouvelle, il semblait heureux et il y avait de quoi ! Jevo venait de devenir une source de puissance quasi-inépuisable pour le gang des Lazlos.

    - Intéressant, tu viens de devenir quelqu'un de très utile jeune homme, je t'engage à mon service, sois en honoré, tu ne vivras plus de la mendicité tant que tu seras sous notre protection.

    - Et si je refuse … ?

    - Je ne pense pas que c'est une bonne idée, les Lazlos proposent rarement de rentrer dans leur rang, et dans la situation ou nous nous trouvons actuellement, j'pense pas qu'on puisse refuser.

    Yale sourit, apparemment Systar ne mentait pas et nul doute que les Lazlos préfèreraient se débarrasser du jeune homme si celui-ci refusait une éventuelle alliance, enfin alliance… c'est plutôt une allégeance que l'ancien campagnard se proposait à accepter. Et il ne savait pas encore ou cette folie allait le mener.

    - Très bien, j'accepte ton offre, mais mon ami en sera aussi !

    - Je n'y vois aucun inconvénient... pour le moment…. dit-il en jetant un coup d'œil à Systar.

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