Il y eut la musique, première de toutes les choses à parcourir le monde, ce fut un son clair venu de la terre lointaine dans les étoiles comme les mortels se plairaient à la nommer de nombreuses décennies plus tard. Il y eut d’abord les six, les Vanor, ces entités premières créatrices du monde, des arbres, des êtres, des montagnes, des lacs. Assises dans leurs trônes de pierre, siégeant dans le grand vide qui ne demandait qu’à être comblé.
Ainsi, Tynios le “supérieur “ chanta les premières notes, formant la terre, la dessinant selon ses désirs, telle des danseuses, les montagnes se contorsionnaient pour obéir aux désirs de leur maître, jaillissant du sol comme des geysers, se modelant sous les notes claires de celui-ci. Puis quand le résultat lui parut assez satisfaisant, sa voix s’évanouit dans un murmure à peine audible pour les autres divinités alors Tookie “ l’esprit de l’eau“ se leva et prit la parole face à ses frères et sœurs.
- Ô grand frère, voila une terre belle mais si vide, je ne peux imaginer ce monde sans des créatures pour la parcourir et la découvrir de fond en comble, dit Tookie.
Il entonna alors une douce mélopée, et toutes les eaux de ce monde se mirent à frémir ensemble, les plus petits cours d’eau, les plus grandes mers, toutes réunies elles scintillèrent de vie. Des poissons de toutes tailles, de toutes sortes surgirent dans les profondeurs des abysses, se répandirent à travers les terres intérieures. Puis, dans une dernière poussée de puissance vocale et de notes cristallines, Tookie engendra les Karaks, des créatures aquatiques de deux mètres de haut, vivant évidemment près des littoraux mais respirant aussi l’air. Doté d’une peau épaisse, de longues pattes arrières, et de bras puissant destinés aux travaux les plus difficiles, de griffes avec des lames comme des rasoirs.
Tookie, la mine satisfaite se rassit sur son siège, épuisé tout de même par cet effort de création qui lui avait fait pioché durement dans ses réserves.
Alors sa sœur, la belle Phyra “esprit de l’air“ à son tour se mit debout pour offrir un cadeau à cette terre nouvelle.
- Je vais offrir à ce monde l’air, nulle vie possible sans cet élément, le vent dans les arbres, soufflant dans les branches. Mais attention au courroux qui peut résulter de la détresse et de la colère du vent, proclama Phyra.
Une nouvelle fois, une mélodie emplit le dôme de pierre, la terre s’anima alors, un vent frais balaya l’ensemble du nouveau monde, les eaux des mers frémirent sous la brise puissante, les oiseaux apparurent, se nichant dans les contreforts des montagnes. Ils devinrent les passagers des cieux, des passagers gouvernés par les seigneurs volants, les Pojuis, des créatures mi-homme, mi-oiseaux, vivant dans les sommets les plus hauts, à la vue perçante et à la vitesse redouté. Chasseur impitoyable mais pacifique dans l’âme, doué de la parole et avide de savoir.
Alors Naugrim “l’esprit de la terre“, resta assis dans son siège, il leva les yeux quand sa sœur reprit sa place le plus tranquillement du monde, puis d’une voix rauque il commença à laisser sortir une musique grave mais non moins mélodieuse. Alors, les montagnes si lisses, sans prises, se fendirent, se creusèrent de multiples galeries souterraines. Apparurent alors les Nauzrim, ces êtres de petites tailles, robustes, avides, les mains puissantes, faites pour les travaux colossaux dans les profondeurs de la terre.
- Voila mon dû pour la création, des petits êtres qui créeront le commerce et apprendront des autres tout en fournissant leurs savoirs, prononça à son tour Naugrim d’une voix caverneuse.
A son tour Balrog “Esprit de feu“ se leva, puis dans un murmure qui devint une complainte il entama une chanson remplie de vitalité comme la lave jaillissant des fosses. Des volcans surgirent des entrailles, vomissant le feu, illuminant la terre encore dans l’obscurité. Des flammes surgirent les Uyiros, maniant le feu, vivant dans les déserts ou les profondeurs des volcans, habiles et puissants guerriers, mesurant deux mètres cinquante et maniant des fouets de flammes.
Enfin, Haeres sortit du mutisme qui l’avait tenu en captivité, fier sur son trône de fer noirci, il lâcha des mots brefs, malsains, empli de haine, un son rempli de noirceur impossible à arrêter. Des nuages parsemèrent le ciel, le sol se fendit et des multitudes de créatures en surgirent avec de terribles desseins. Les Knurks surgirent des failles, des monstres immenses, agiles, puissants et destructeurs, les yeux vifs, empli de haine envers les autres races du monde.
- Un cadeau du seigneur Haeres pour le nouveau monde, vie et mort sont indissociables comme le bonheur et la souffrance vont de pair. Vos créations amèneront la joie, les miennes seront une source de malheur, un équilibre parfait entre bien et mal.
Les autres s’insurgèrent, mais aucun même Tynios n’avait le pouvoir de défaire ce qui avait été fait, la terre serait ainsi peuplé par des monstres autant que par des créatures plus bienfaisantes. Cependant, Haeres dans sa folle musique avait perverti de nombreuses choses fondées dans le bonheur, certaines des créatures déjà crées auraient le cœur noirci et le mal vivrait à égalité avec le bien. Cependant, Tynios n’avait pas fini de distribuer ses dons, et dans une musique éphémère, il fit la place aux humains, ces hommes et femmes mortels, soumis à la vieillesse, à la maladie, empreint de majesté, de force mais aussi de vice touché avant leur avènement par les paroles maudites du seigneur noir.
Naugrim le plus prompt à la colère se leva, attrapant la hache qui ne le quittait jamais, bondissant sur ses pieds.
- Fourbe !! Vil !!! Haeres tu n'es pas fait pour vivre parmi nous, tes pouvoirs n'amènent que des immondices, tu es né pour la destruction, hurla Naugrim campé sur ses pieds en faisant tourner sa hache.
- Du calme mon frère, je n'ai guère choisi ce que je suis, c'est ma condition de créer le mal je ne peux aller à l'encontre de celle-ci. Baisse ton arme mon frère, notre bien-aimé Aîné n'acceptera pas que la violence franchisse ce dôme.
- Mes frères, la querelle n'est pas chose permise dans ce lieu. Cependant, je conçois ta colère Naugrim, le monde que nous avions rêvé depuis de longues années a été sali. Cette terre connaitra la souffrance et la mort, mais peut-être qu'elle pourra alors en tirer une force inattendue.
Peut-être Haeres en voulant causer la destruction sauvera t'il ce monde, c'est ce que je ressens en tout cas, dit Tanyos d’une voix calme.
Une grande colère et haine naquit alors dans le cœur noir et pourri d'Haeres. Il n'imaginait guère que son action puisse guérir le monde à long terme. Pourtant, les propos de son frère Aîné n'étaient jamais mensonges et sa main glissa lentement jusqu'à son glaive. Il défourra sa lame et fondit sur Tanyos à une vitesse vertigineuse, mais le fer ne rencontra rien d'autre qu'une autre arme. Naugrim s'était lui aussi tenu aux aguets, et sa hache avait paré le coup. Balrog et Phyro se levèrent à leurs tours, des flammes et un tourbillon de vent exprimèrent leurs courroux envers leur frère. Seul Tookie n'avait pas bronché son regard se promenait sur les différents membres de sa famille, un léger sourire sur les lèvres, il était le seul à réellement connaître Haeres, il voyait en lui comme on voit le fond d'un bassin à travers une eau de cristal.
Cela faisait longtemps qu'il avait vu le mal rongeait le cœur de son parent sans pouvoir agir à l'encontre de ce poison qui coulait dans les veines, un poison qui craignait-il pourrait être héréditaire.
- Tu emmènes le mal à l'intérieur même de notre domaine, mon frère, tu ne mérites plus ta place parmi nous !! Les afflictions dont tu as doté le monde, tu ne les verras pas, s’exclama Balrog !
- Frère, je te portais un amour sans bornes malgré tes actes abjectes. Aujourd'hui, je ne désire plus que tu puisses commettre tes actions malveillantes en toute impunité, dit Phyra de sa traditionnelle voix posée.
Le silence se fit, Haeres fixa ses frères, sa sœur, son glaive toujours en main, un vilain rictus sur le visage. Ses yeux brillaient d'un éclat d'or diabolique. Il enleva la longue cape de ses larges épaules, rajusta sa cotte de mailles et proclama d'une voix solennel.
-Ainsi voici venu un moment que j'attends depuis de longues décennies, Tanyos, accepte mon défi et affronte moi dans ce duel. Nous verrons alors qui de nous deux peux gouverner ce monde.
- Je ne pense pas que tu es compris la signification de ce monde, aucun de nous ne le gouvernera, il sera indépendant et nous n'influeront pas dans son cours. Maintenant, tu sembles choisir un chemin bien tortueux, si tu veux m'affronter alors je n'ai d'autre choix que d'accepter. Ainsi, ce dôme connaitra la violence pour la première et ultime fois.
Une large lame à deux mains apparut alors entre les doigts fin de l'Ainé. Les trois autres fondateurs se rassirent, regardant ce combat entre deux divinités aux styles différents. Les deux adversaires tournaient l'un autour de l'autre, les armes levées, Tanyos n'attaquait pas, il se contentait de se déplacer, de rester hors de portée d'un coup de son adversaire, son impatience serait sa perte, il le savait. Soudain, Haeres attaqua, vif comme l'éclair mais son coup ne trouva que le fer de son adversaire, il recula, puis refondit une seconde fois pour un résultat similaire.
Alors, il martela de coups Tanyos, feintant, frappant sans toucher sa cible une seule fois. Alors l'Ainé passa à son tour à l'attaque, et après quelques échanges de haute voltige, la lame perfora le flanc droit d'Haeres. Quelques gouttes s'écoulèrent de la plaie, mais l'esprit perverti ne craignait pas cette douleur, en quelques coups sauvages il laissa une belle estafilade sur la joue de son frère.
- Voilà qui fait un partout, mon frère, cria t’il d’un rire de fou.
Le combat reprit de plus belle, chaque coup croisé fendait le ciel d'un éclair, une pluie dense s'abattit sur le dôme. Naugrim avait de plus en plus de mal à contenir sa colère et sans l'intervention de sa sœur, il aurait depuis longtemps intervenu dans la bataille. Une bataille qui touchait à sa fin, Tanyos d'un saut périlleux esquiva un énième coup, mais cette fois la réponse fut rapide et calculée et la lame entailla profondément le bras de son frère qui lâcha son arme et tomba à genoux, la pluie ruisselant sur son armure de fer.
- Te voilà perdant, j'ai grande répugnance au fait de devoir te punir pour tes actes. Tu seras banni définitivement et sans chance de retour dans l'infini de sous la terre, là tu auras toute les chances de penser et de réfléchir à tes actions. Ton corps sera détruit petit à petit et tu ne resteras qu'un esprit, une ombre de l'être que tu étais, si un jour dans de nombreux siècle tu expies sincèrement tes fautes, tu pourras alors être libéré et tu deviendras un être du monde que tu as souillé, la pureté de ton cœur décidera alors de quelle créature tu prendras l'apparence, proclama Tanyos.
Dans un craquement sinistre, le dôme se fendit emportant dans une chute terrible le trône de fer et son habituel utilisateur, une marque indélébile dans l'espace des Vanors qui ne guérirait jamais, ni avec le temps, ni avec la magie…
Haeres tomba, tomba, tomba… il ne toucha un sol dur et froid qu'après un temps interminable, il atterrit en se fracassant sur le sol de consistance inconnue, la se roulant en boule, il hurla sa haine au monde, aux êtres vivants, aux arbres, à l'eau, au feu, au vent et bien d'autres choses organiques ou non. Puis, se roulant en boule sur lui-même, il pleura, des larmes grises coulèrent sur ses joues entaillées, les premières de toute son histoire, de toute son œuvre, mais ce n'était pas des larmes de repenti, ce n'était qu'une haine féroce qui explosait, qui jaillissait. Nul ne sait combien de temps le Seigneur perverti resta dans cette position de fœtus au sol mais cela put se compter en semaines et même en mois.
Cependant, dans un regain de vigueur bien longtemps après sa chute, Haeres se releva, et s'assit tel un prince sur le trône qui lui avait toujours appartenu et qui était un symbole de sa chute.
Au sommet des étoiles, dans le dôme de pierre les cinq parents regardèrent les douleurs de celui qui fût leur frère, si Naugrim et Balrog ne s'attendrirent guère devant ce spectacle, la belle Phyra elle eut plus de difficulté à résister à la détresse de son frère. Tanyos lui-même cherchait les erreurs faites avec lui, ces erreurs qui avaient fait naître une créature machiavélique. Quand à Tookie, il ne dit pas un mot, il ne jeta que de brefs regards aux larmes d'Haeres dont il était pourtant le plus proche de tous, il finit par se retirer dans les hauts pour méditer sur le sens de cette histoire. Car il sentait au plus profond de lui bruler, à un moindre degré les mêmes pensées que son frère banni dans le royaume-d'en-dessous.
Le monde nouveau vécu donc des premières heures difficiles et déjà entachés de querelles et de guerre, les premiers habitants qui peuplèrent cette terre furent instruits par les Vanors qui leurs offrirent beaucoup de savoir, de savoir-faire et de technique dans des domaines bien différents. Chacun des Vanors spécifia la race qu'il avait créée, lui donnant des capacités propres à son élément et les Knurks sans Haeres ne furent guère aidés et c'est à ce moment la qu'ils développèrent une aversion pour tous les autres peuples du monde. Peu à peu, les Vanors abandonnèrent le monde de leurs visites pour ne plus quitter leur sanctuaire dans les cieux et les différentes races s’accommodèrent rapidement de l’absence des créateurs, il se passa alors de nombreuses années avant que les habitants de Turania n’entendent même que prononcer le nom d’Haeres.
Car c’est avec ce patronyme que les divinités créatrices nommèrent la nouvelle terre, Turania qui peut se traduire dans le langage premier par "terre saccagée avant la création". Pendant, de longs siècles les peuples connurent des évolutions dans leurs relations, tantôt harmonieuses, tantôt haineuses, des guerres se déroulèrent, trace éternelle des notes d’Haeres lors de la Grande Musique. Les villes s’édifièrent, les routes furent tracées, les montagnes et les plaines fouillées, les différents habitants se mirent alors à proliférer, et à se différencier, chaque année agrandissait l’écart entre les races et leurs caractéristiques particulières se développèrent.
Les Pojuis passèrent maître dans l’art de l’espionnage, capable de couvrir des distances vertigineuses en des temps réduit, possédant une vue et une ouïe au-dessus de la moyenne, maitrisant évidemment la magie de l’air et vivant des les sommets des monts les plus élevés du monde, de nature sociable, ils se mélangent avec facilité aux autres races même si peu des autres entamaient le voyage jusque dans les sommets, de petite corpulence, s’apparentant aux aigles, mais se déplaçant souvent sur leurs pattes arrières. Les Nauzrim étaient de petites tailles, dur comme le roc et travailleurs, fiers guerriers, ils sont parmi les plus grands constructeurs et participèrent à la plupart des grands chantiers à travers le monde, entreprenant les constructions des villes les plus immenses, magicien de la terre, ils sont prompts à la colère, bons vivants et parcourent les terres dans toutes leurs longueurs depuis leurs apparitions. Les Uyiros sont sans conteste les meilleurs en termes de combat, de grandes tailles, le corps brûlant de flammes immortelles, des cornes au sommet du crâne grandissant au fil des années qui s’écoulent. Possesseur du de l’esprit du feu, ils ne connaissent ni peur, ni pitié et dans l’histoire du monde ils s’opposèrent vivement et constamment au Karaks qu’ils jugent comme leurs ennemis leurs plus dignes adversaires. Les Karaks justement grands artisans vivant sur les bords des littoraux, guerriers puissants contrôlant l’élément aquatique et vouant une haine mortelle aux manieurs de feu, de haute stature, leurs peaux écaillées leurs donnaient une armure constante et difficile à traverser par les armes blanches. Les humains pour leurs parts n’héritèrent pas de pouvoirs particuliers, ils touchaient à de nombreux domaines sans jamais exceller dans aucun de ceux-ci, capable de construire, se battre, et manier la magie à un degré moindre que tous leurs acolytes, les plus riches des hommes purent monnayer une forme de copie des dons grâce à une matière noire trouvée dans les profondeurs des souterrains qui exacerbaient des pouvoirs enfouis.
Appelée le Thrill et formé sous forme de bague, de pendentif, cette matière faisait ressortir les aptitudes cachées, mais la contrepartie était terrible et un port trop important de ce joyaux entrainait une rapide transformation et une volonté de détruire et de dominer de plus en plus importante au fil des utilisations.
Enfin, les Knurks furent une des apparitions les plus abominables d’Haeres parmi les quantités d’autres monstres qui peuplèrent la terre, laissé à l’abandon ils devinrent un peuple voué à la guerre qui s’étendit et se parsema en de nombreux clans en de nombreux lieux différents, ne vouant pas de préférence et s’adaptant à la chaleur comme au froid, ne craignant ni la vie sous terre, ni celle dans les cimes. Taillés pour la guerre, les Knurks sont craints et les voyages en solitaire dans les terres reculées est devenu un coupe-gorge dont peu sont revenus vivants.
Les différents peuples passèrent de nombreuses années en quasi-harmonie et rapidement le danger des Knurks éclata et ceux-ci furent repoussés dans les terres froides du Nord ou peu d'individus s'aventuraient. Il y eu deux véritables guerre sur le monde, opposant par deux fois les Knurks aux communautés libres, et par deux fois les créatures d'Haeres furent sèchement battues, les Vanors de leurs trônes regardaient attristés le monde qu'ils avaient confectionné se morceler au fil des ans à cause de la malice de leur frère. 666 ans après son bannissement, Haeres dut tirer de sa sombre et glaciale prison afin de comparaitre devant ses juges, si sa transformation avait été physique, il ne prenait plus guère d'apparence de chair et se contenter tel un nuage de fumée à flotter au-dessus du sol, il revêtit son plus bel aspect lors de sa comparution, mais son cœur brûlait d'une haine dévorante à l'encontre de ses parents.
- Tu es aujourd'hui devant nous, 666 ans après ton crime de sabordage et de mutinerie afin que nous, ta famille puissions juger si tu as les capacités à réintégrer le monde des vivants, je ne te cache pas que tes pouvoirs seront diminués, ils ne sont déjà que l'ombre de ceux que tu possédais à l'aube de ta vie… Alors, frère, ton cœur a-t'il changé, demanda l’Ainée des dieux ?
- Je ne te considère plus comme un frère, je préfère l'exil de ce cachot noir à la seule vue de ton visage, puisses-tu un jour être abattu !!!
- Ainsi, tu as fait ton choix, tu vivras dans le noir pour les 666 prochaines années et nous verrons alors si ta volonté est toujours aussi forte, murmura dans un souffle Balrog en s’avançant vers son frère noir.
Haeres fut renvoyé à ses noires pensées mais dans le froid de sa geôle, un plan pour s'échapper était en train de naitre, il devait attendre, patienter jusqu'au moment ou leurs surveillances fléchiraient, ou des problèmes surgiraient qui causeraient leurs pertes à tous.
Ainsi, Tynios le “supérieur “ chanta les premières notes, formant la terre, la dessinant selon ses désirs, telle des danseuses, les montagnes se contorsionnaient pour obéir aux désirs de leur maître, jaillissant du sol comme des geysers, se modelant sous les notes claires de celui-ci. Puis quand le résultat lui parut assez satisfaisant, sa voix s’évanouit dans un murmure à peine audible pour les autres divinités alors Tookie “ l’esprit de l’eau“ se leva et prit la parole face à ses frères et sœurs.
- Ô grand frère, voila une terre belle mais si vide, je ne peux imaginer ce monde sans des créatures pour la parcourir et la découvrir de fond en comble, dit Tookie.
Il entonna alors une douce mélopée, et toutes les eaux de ce monde se mirent à frémir ensemble, les plus petits cours d’eau, les plus grandes mers, toutes réunies elles scintillèrent de vie. Des poissons de toutes tailles, de toutes sortes surgirent dans les profondeurs des abysses, se répandirent à travers les terres intérieures. Puis, dans une dernière poussée de puissance vocale et de notes cristallines, Tookie engendra les Karaks, des créatures aquatiques de deux mètres de haut, vivant évidemment près des littoraux mais respirant aussi l’air. Doté d’une peau épaisse, de longues pattes arrières, et de bras puissant destinés aux travaux les plus difficiles, de griffes avec des lames comme des rasoirs.
Tookie, la mine satisfaite se rassit sur son siège, épuisé tout de même par cet effort de création qui lui avait fait pioché durement dans ses réserves.
Alors sa sœur, la belle Phyra “esprit de l’air“ à son tour se mit debout pour offrir un cadeau à cette terre nouvelle.
- Je vais offrir à ce monde l’air, nulle vie possible sans cet élément, le vent dans les arbres, soufflant dans les branches. Mais attention au courroux qui peut résulter de la détresse et de la colère du vent, proclama Phyra.
Une nouvelle fois, une mélodie emplit le dôme de pierre, la terre s’anima alors, un vent frais balaya l’ensemble du nouveau monde, les eaux des mers frémirent sous la brise puissante, les oiseaux apparurent, se nichant dans les contreforts des montagnes. Ils devinrent les passagers des cieux, des passagers gouvernés par les seigneurs volants, les Pojuis, des créatures mi-homme, mi-oiseaux, vivant dans les sommets les plus hauts, à la vue perçante et à la vitesse redouté. Chasseur impitoyable mais pacifique dans l’âme, doué de la parole et avide de savoir.
Alors Naugrim “l’esprit de la terre“, resta assis dans son siège, il leva les yeux quand sa sœur reprit sa place le plus tranquillement du monde, puis d’une voix rauque il commença à laisser sortir une musique grave mais non moins mélodieuse. Alors, les montagnes si lisses, sans prises, se fendirent, se creusèrent de multiples galeries souterraines. Apparurent alors les Nauzrim, ces êtres de petites tailles, robustes, avides, les mains puissantes, faites pour les travaux colossaux dans les profondeurs de la terre.
- Voila mon dû pour la création, des petits êtres qui créeront le commerce et apprendront des autres tout en fournissant leurs savoirs, prononça à son tour Naugrim d’une voix caverneuse.
A son tour Balrog “Esprit de feu“ se leva, puis dans un murmure qui devint une complainte il entama une chanson remplie de vitalité comme la lave jaillissant des fosses. Des volcans surgirent des entrailles, vomissant le feu, illuminant la terre encore dans l’obscurité. Des flammes surgirent les Uyiros, maniant le feu, vivant dans les déserts ou les profondeurs des volcans, habiles et puissants guerriers, mesurant deux mètres cinquante et maniant des fouets de flammes.
Enfin, Haeres sortit du mutisme qui l’avait tenu en captivité, fier sur son trône de fer noirci, il lâcha des mots brefs, malsains, empli de haine, un son rempli de noirceur impossible à arrêter. Des nuages parsemèrent le ciel, le sol se fendit et des multitudes de créatures en surgirent avec de terribles desseins. Les Knurks surgirent des failles, des monstres immenses, agiles, puissants et destructeurs, les yeux vifs, empli de haine envers les autres races du monde.
- Un cadeau du seigneur Haeres pour le nouveau monde, vie et mort sont indissociables comme le bonheur et la souffrance vont de pair. Vos créations amèneront la joie, les miennes seront une source de malheur, un équilibre parfait entre bien et mal.
Les autres s’insurgèrent, mais aucun même Tynios n’avait le pouvoir de défaire ce qui avait été fait, la terre serait ainsi peuplé par des monstres autant que par des créatures plus bienfaisantes. Cependant, Haeres dans sa folle musique avait perverti de nombreuses choses fondées dans le bonheur, certaines des créatures déjà crées auraient le cœur noirci et le mal vivrait à égalité avec le bien. Cependant, Tynios n’avait pas fini de distribuer ses dons, et dans une musique éphémère, il fit la place aux humains, ces hommes et femmes mortels, soumis à la vieillesse, à la maladie, empreint de majesté, de force mais aussi de vice touché avant leur avènement par les paroles maudites du seigneur noir.
Naugrim le plus prompt à la colère se leva, attrapant la hache qui ne le quittait jamais, bondissant sur ses pieds.
- Fourbe !! Vil !!! Haeres tu n'es pas fait pour vivre parmi nous, tes pouvoirs n'amènent que des immondices, tu es né pour la destruction, hurla Naugrim campé sur ses pieds en faisant tourner sa hache.
- Du calme mon frère, je n'ai guère choisi ce que je suis, c'est ma condition de créer le mal je ne peux aller à l'encontre de celle-ci. Baisse ton arme mon frère, notre bien-aimé Aîné n'acceptera pas que la violence franchisse ce dôme.
- Mes frères, la querelle n'est pas chose permise dans ce lieu. Cependant, je conçois ta colère Naugrim, le monde que nous avions rêvé depuis de longues années a été sali. Cette terre connaitra la souffrance et la mort, mais peut-être qu'elle pourra alors en tirer une force inattendue.
Peut-être Haeres en voulant causer la destruction sauvera t'il ce monde, c'est ce que je ressens en tout cas, dit Tanyos d’une voix calme.
Une grande colère et haine naquit alors dans le cœur noir et pourri d'Haeres. Il n'imaginait guère que son action puisse guérir le monde à long terme. Pourtant, les propos de son frère Aîné n'étaient jamais mensonges et sa main glissa lentement jusqu'à son glaive. Il défourra sa lame et fondit sur Tanyos à une vitesse vertigineuse, mais le fer ne rencontra rien d'autre qu'une autre arme. Naugrim s'était lui aussi tenu aux aguets, et sa hache avait paré le coup. Balrog et Phyro se levèrent à leurs tours, des flammes et un tourbillon de vent exprimèrent leurs courroux envers leur frère. Seul Tookie n'avait pas bronché son regard se promenait sur les différents membres de sa famille, un léger sourire sur les lèvres, il était le seul à réellement connaître Haeres, il voyait en lui comme on voit le fond d'un bassin à travers une eau de cristal.
Cela faisait longtemps qu'il avait vu le mal rongeait le cœur de son parent sans pouvoir agir à l'encontre de ce poison qui coulait dans les veines, un poison qui craignait-il pourrait être héréditaire.
- Tu emmènes le mal à l'intérieur même de notre domaine, mon frère, tu ne mérites plus ta place parmi nous !! Les afflictions dont tu as doté le monde, tu ne les verras pas, s’exclama Balrog !
- Frère, je te portais un amour sans bornes malgré tes actes abjectes. Aujourd'hui, je ne désire plus que tu puisses commettre tes actions malveillantes en toute impunité, dit Phyra de sa traditionnelle voix posée.
Le silence se fit, Haeres fixa ses frères, sa sœur, son glaive toujours en main, un vilain rictus sur le visage. Ses yeux brillaient d'un éclat d'or diabolique. Il enleva la longue cape de ses larges épaules, rajusta sa cotte de mailles et proclama d'une voix solennel.
-Ainsi voici venu un moment que j'attends depuis de longues décennies, Tanyos, accepte mon défi et affronte moi dans ce duel. Nous verrons alors qui de nous deux peux gouverner ce monde.
- Je ne pense pas que tu es compris la signification de ce monde, aucun de nous ne le gouvernera, il sera indépendant et nous n'influeront pas dans son cours. Maintenant, tu sembles choisir un chemin bien tortueux, si tu veux m'affronter alors je n'ai d'autre choix que d'accepter. Ainsi, ce dôme connaitra la violence pour la première et ultime fois.
Une large lame à deux mains apparut alors entre les doigts fin de l'Ainé. Les trois autres fondateurs se rassirent, regardant ce combat entre deux divinités aux styles différents. Les deux adversaires tournaient l'un autour de l'autre, les armes levées, Tanyos n'attaquait pas, il se contentait de se déplacer, de rester hors de portée d'un coup de son adversaire, son impatience serait sa perte, il le savait. Soudain, Haeres attaqua, vif comme l'éclair mais son coup ne trouva que le fer de son adversaire, il recula, puis refondit une seconde fois pour un résultat similaire.
Alors, il martela de coups Tanyos, feintant, frappant sans toucher sa cible une seule fois. Alors l'Ainé passa à son tour à l'attaque, et après quelques échanges de haute voltige, la lame perfora le flanc droit d'Haeres. Quelques gouttes s'écoulèrent de la plaie, mais l'esprit perverti ne craignait pas cette douleur, en quelques coups sauvages il laissa une belle estafilade sur la joue de son frère.
- Voilà qui fait un partout, mon frère, cria t’il d’un rire de fou.
Le combat reprit de plus belle, chaque coup croisé fendait le ciel d'un éclair, une pluie dense s'abattit sur le dôme. Naugrim avait de plus en plus de mal à contenir sa colère et sans l'intervention de sa sœur, il aurait depuis longtemps intervenu dans la bataille. Une bataille qui touchait à sa fin, Tanyos d'un saut périlleux esquiva un énième coup, mais cette fois la réponse fut rapide et calculée et la lame entailla profondément le bras de son frère qui lâcha son arme et tomba à genoux, la pluie ruisselant sur son armure de fer.
- Te voilà perdant, j'ai grande répugnance au fait de devoir te punir pour tes actes. Tu seras banni définitivement et sans chance de retour dans l'infini de sous la terre, là tu auras toute les chances de penser et de réfléchir à tes actions. Ton corps sera détruit petit à petit et tu ne resteras qu'un esprit, une ombre de l'être que tu étais, si un jour dans de nombreux siècle tu expies sincèrement tes fautes, tu pourras alors être libéré et tu deviendras un être du monde que tu as souillé, la pureté de ton cœur décidera alors de quelle créature tu prendras l'apparence, proclama Tanyos.
Dans un craquement sinistre, le dôme se fendit emportant dans une chute terrible le trône de fer et son habituel utilisateur, une marque indélébile dans l'espace des Vanors qui ne guérirait jamais, ni avec le temps, ni avec la magie…
Haeres tomba, tomba, tomba… il ne toucha un sol dur et froid qu'après un temps interminable, il atterrit en se fracassant sur le sol de consistance inconnue, la se roulant en boule, il hurla sa haine au monde, aux êtres vivants, aux arbres, à l'eau, au feu, au vent et bien d'autres choses organiques ou non. Puis, se roulant en boule sur lui-même, il pleura, des larmes grises coulèrent sur ses joues entaillées, les premières de toute son histoire, de toute son œuvre, mais ce n'était pas des larmes de repenti, ce n'était qu'une haine féroce qui explosait, qui jaillissait. Nul ne sait combien de temps le Seigneur perverti resta dans cette position de fœtus au sol mais cela put se compter en semaines et même en mois.
Cependant, dans un regain de vigueur bien longtemps après sa chute, Haeres se releva, et s'assit tel un prince sur le trône qui lui avait toujours appartenu et qui était un symbole de sa chute.
Au sommet des étoiles, dans le dôme de pierre les cinq parents regardèrent les douleurs de celui qui fût leur frère, si Naugrim et Balrog ne s'attendrirent guère devant ce spectacle, la belle Phyra elle eut plus de difficulté à résister à la détresse de son frère. Tanyos lui-même cherchait les erreurs faites avec lui, ces erreurs qui avaient fait naître une créature machiavélique. Quand à Tookie, il ne dit pas un mot, il ne jeta que de brefs regards aux larmes d'Haeres dont il était pourtant le plus proche de tous, il finit par se retirer dans les hauts pour méditer sur le sens de cette histoire. Car il sentait au plus profond de lui bruler, à un moindre degré les mêmes pensées que son frère banni dans le royaume-d'en-dessous.
Le monde nouveau vécu donc des premières heures difficiles et déjà entachés de querelles et de guerre, les premiers habitants qui peuplèrent cette terre furent instruits par les Vanors qui leurs offrirent beaucoup de savoir, de savoir-faire et de technique dans des domaines bien différents. Chacun des Vanors spécifia la race qu'il avait créée, lui donnant des capacités propres à son élément et les Knurks sans Haeres ne furent guère aidés et c'est à ce moment la qu'ils développèrent une aversion pour tous les autres peuples du monde. Peu à peu, les Vanors abandonnèrent le monde de leurs visites pour ne plus quitter leur sanctuaire dans les cieux et les différentes races s’accommodèrent rapidement de l’absence des créateurs, il se passa alors de nombreuses années avant que les habitants de Turania n’entendent même que prononcer le nom d’Haeres.
Car c’est avec ce patronyme que les divinités créatrices nommèrent la nouvelle terre, Turania qui peut se traduire dans le langage premier par "terre saccagée avant la création". Pendant, de longs siècles les peuples connurent des évolutions dans leurs relations, tantôt harmonieuses, tantôt haineuses, des guerres se déroulèrent, trace éternelle des notes d’Haeres lors de la Grande Musique. Les villes s’édifièrent, les routes furent tracées, les montagnes et les plaines fouillées, les différents habitants se mirent alors à proliférer, et à se différencier, chaque année agrandissait l’écart entre les races et leurs caractéristiques particulières se développèrent.
Les Pojuis passèrent maître dans l’art de l’espionnage, capable de couvrir des distances vertigineuses en des temps réduit, possédant une vue et une ouïe au-dessus de la moyenne, maitrisant évidemment la magie de l’air et vivant des les sommets des monts les plus élevés du monde, de nature sociable, ils se mélangent avec facilité aux autres races même si peu des autres entamaient le voyage jusque dans les sommets, de petite corpulence, s’apparentant aux aigles, mais se déplaçant souvent sur leurs pattes arrières. Les Nauzrim étaient de petites tailles, dur comme le roc et travailleurs, fiers guerriers, ils sont parmi les plus grands constructeurs et participèrent à la plupart des grands chantiers à travers le monde, entreprenant les constructions des villes les plus immenses, magicien de la terre, ils sont prompts à la colère, bons vivants et parcourent les terres dans toutes leurs longueurs depuis leurs apparitions. Les Uyiros sont sans conteste les meilleurs en termes de combat, de grandes tailles, le corps brûlant de flammes immortelles, des cornes au sommet du crâne grandissant au fil des années qui s’écoulent. Possesseur du de l’esprit du feu, ils ne connaissent ni peur, ni pitié et dans l’histoire du monde ils s’opposèrent vivement et constamment au Karaks qu’ils jugent comme leurs ennemis leurs plus dignes adversaires. Les Karaks justement grands artisans vivant sur les bords des littoraux, guerriers puissants contrôlant l’élément aquatique et vouant une haine mortelle aux manieurs de feu, de haute stature, leurs peaux écaillées leurs donnaient une armure constante et difficile à traverser par les armes blanches. Les humains pour leurs parts n’héritèrent pas de pouvoirs particuliers, ils touchaient à de nombreux domaines sans jamais exceller dans aucun de ceux-ci, capable de construire, se battre, et manier la magie à un degré moindre que tous leurs acolytes, les plus riches des hommes purent monnayer une forme de copie des dons grâce à une matière noire trouvée dans les profondeurs des souterrains qui exacerbaient des pouvoirs enfouis.
Appelée le Thrill et formé sous forme de bague, de pendentif, cette matière faisait ressortir les aptitudes cachées, mais la contrepartie était terrible et un port trop important de ce joyaux entrainait une rapide transformation et une volonté de détruire et de dominer de plus en plus importante au fil des utilisations.
Enfin, les Knurks furent une des apparitions les plus abominables d’Haeres parmi les quantités d’autres monstres qui peuplèrent la terre, laissé à l’abandon ils devinrent un peuple voué à la guerre qui s’étendit et se parsema en de nombreux clans en de nombreux lieux différents, ne vouant pas de préférence et s’adaptant à la chaleur comme au froid, ne craignant ni la vie sous terre, ni celle dans les cimes. Taillés pour la guerre, les Knurks sont craints et les voyages en solitaire dans les terres reculées est devenu un coupe-gorge dont peu sont revenus vivants.
Les différents peuples passèrent de nombreuses années en quasi-harmonie et rapidement le danger des Knurks éclata et ceux-ci furent repoussés dans les terres froides du Nord ou peu d'individus s'aventuraient. Il y eu deux véritables guerre sur le monde, opposant par deux fois les Knurks aux communautés libres, et par deux fois les créatures d'Haeres furent sèchement battues, les Vanors de leurs trônes regardaient attristés le monde qu'ils avaient confectionné se morceler au fil des ans à cause de la malice de leur frère. 666 ans après son bannissement, Haeres dut tirer de sa sombre et glaciale prison afin de comparaitre devant ses juges, si sa transformation avait été physique, il ne prenait plus guère d'apparence de chair et se contenter tel un nuage de fumée à flotter au-dessus du sol, il revêtit son plus bel aspect lors de sa comparution, mais son cœur brûlait d'une haine dévorante à l'encontre de ses parents.
- Tu es aujourd'hui devant nous, 666 ans après ton crime de sabordage et de mutinerie afin que nous, ta famille puissions juger si tu as les capacités à réintégrer le monde des vivants, je ne te cache pas que tes pouvoirs seront diminués, ils ne sont déjà que l'ombre de ceux que tu possédais à l'aube de ta vie… Alors, frère, ton cœur a-t'il changé, demanda l’Ainée des dieux ?
- Je ne te considère plus comme un frère, je préfère l'exil de ce cachot noir à la seule vue de ton visage, puisses-tu un jour être abattu !!!
- Ainsi, tu as fait ton choix, tu vivras dans le noir pour les 666 prochaines années et nous verrons alors si ta volonté est toujours aussi forte, murmura dans un souffle Balrog en s’avançant vers son frère noir.
Haeres fut renvoyé à ses noires pensées mais dans le froid de sa geôle, un plan pour s'échapper était en train de naitre, il devait attendre, patienter jusqu'au moment ou leurs surveillances fléchiraient, ou des problèmes surgiraient qui causeraient leurs pertes à tous.
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